Publié le

Le 7ème congrès mondial contre la peine de mort s'est ouvert le mercredi 26 février à Bruxelles en Belgique, rassemblant plus de 1500 participants de 115 pays différents. Cet évènement réunit ministres, parlementaires, membres de la société civile, et journalistes dont la cause commune est l'abolition universelle de la peine capitale.

L'abolition est une tendance globale puisque 144 pays et territoires ont déjà aboli la peine de mort. Si les progrès sont évidents, il reste encore beaucoup à faire (993 exécutions ont été dénombrés dans 23 pays et plus de 20.000 personnes étaient en attente de leur exécution pour la seule année 2017).

Une place particulière a été consacrée lors de cette édition au continent africain avec des délégations associant aussi bien des ministres, des parlementaires que des personnalités de la société civile. A cet égard, il faut souligner la forte présence du Maroc à ce congrès à travers des représentants aussi bien du gouvernement, du parlement, du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), que des principales organisations non gouvernementales concernées par la cause abolitionniste.

Le CNDH est représenté aux travaux du congrès par sa présidente, Amina Bouayach qui a assisté à sa cérémonie d'ouverture. De même, le CNDH est particulièrement impliqué dans le suivi et la réflexion menés dans le cadre d'un certain nombre de Sides Events, notamment en lien avec la situation au niveau du continent africain et du Maghreb.

Dans ce cadre, le Conseil co-organise le 1er mars de 9h à 11h (Palais Egmont, salle bleue), un Side Event en partenariat avec l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM), associant une quinzaine d'institutions nationales des droits de l’Homme (INDH) de par le monde, qui sera modéré par Mustapha Najmi, consultant auprès de la présidente du CNDH. Ce sera une occasion pour le CNDH de réitérer "sa position abolitioniste et son appel à l'approfondissement du débat autour de la peine de mort en essayant d’appréhender tous les aspects liés à cette question et tout en prenant en considération les choix du Maroc et ses en engagements visant la consolidation et le respect des droits de l’Homme" comme l'a souligné précédemment la présidente du CNDH.Ce groupe de travail devra notamment élaborer un appel en faveur d'une plus forte implication des INDH dans le combat abolitionniste qui sera lu lors de la cérémonie de clôture.

La cérémonie d'ouverture fût aussi un cadre d'expression privilégié d'un certain nombre d'Etats et d'organisations intergouvernementales souhaitant témoigner de leur engagement international et des progrès réalisés dans leur pays dans le cadre de la lutte contre la peine de mort. Dans ce cadre, Mohamed Aujjar, ministre de la justice du Maroc, a rappelé lors de son allocution, l'engagement global en faveur des droits humains et les démarches progressives par étapes déployées en lien avec la question de la peine de mort, depuis la promulgation de la constitution de 2011 instaurant un droit à la vie, la lettre adressée par SM le Roi aux participants du Forum mondial des droits de l'Homme qui s'est tenu à Marrakech en 2014 se félicitant d'un débat public sur cette question, et les mesures législatives en cours de discussion au parlement réduisant le champ d'application de la peine de mort. Tout en affirmant être optimiste sur les étapes à venir, il a conclu en saluant le travail des ONG de la société civile, impliquées fortement dans ce combat, malgré les contraintes liées au contexte géopolitique international et régional.

Photo de Ahmed Haou, cadre au CNDH et ancien condamné à mort

photo_lhaj

Lire plus