Editorial de Mme Amina Bouayach à l'occasion de sa nomination en tant que présidente du Conseil National des Droits de l'Homme en décembre 2018

Vision nouvelle des droits de l'Homme au Maroc basée sur une nouvelle approche «Triple P» (Prévention, Protection et Promotion)

Chers visiteur(e)s,
Cette année, que j’entame en tant que nouvelle présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), est pleine de défis, hérités et nouveaux. Elle est est aussi l’occasion de renouveler l’engagement de notre pays pour la prévention, la protection et la promotion de nos droits de l’Homme ; pour la consolidation de nos acquis et leur élargissement à des franges vulnérables de la société, longtemps absentes de nos priorités publiques.


Notre détermination pour la construction d’un Maroc, État de droit, se doit d’être inébranlable et pragmatique, à la fois. Inébranlable dans son choix de respect de la règle de droit et des principes et valeurs des droits de l’Homme, tels qu’inscrits dans notre Constitution, véritable contrat entre toutes les Marocaines et tous les Marocains, et tels que régis par les traités internationaux ratifiés par le Royaume.
Pragmatique, dans le sens où chaque démocratie vraie, est avant tout une démocratie institutionnelle dans laquelle, l’investissement des citoyens dans le fonctionnement des institutions constitue l’essence même de l’exercice de la souveraineté populaire.
Le mandat élargi du CNDH que lui confère la nouvelle loi le régissant, témoigne de la volonté de notre pays, de consacrer les principes de justice, de dignité et de liberté, en tant que principes fondamentaux de notre société ; société où la tolérance, la diversité et l’ouverture à l’autre ont toujours éclairé son passé et son présent.


Les orientations claires de Sa Majesté le Roi Mohammed VI insistent sur l’importance d’ériger des mécanismes indépendants de prévention, protection et promotion des droit de l’Homme, à savoir le mécanisme national de prévention de la torture, le mécanisme national de recours pour les enfants victimes de violations de leurs droits et le mécanisme national de protection des droits des personnes en situation de handicap.


L’indépendance du CNDH reste, en effet, la garantie essentielle de l’efficacité de son action, et la condition sine qua non pour une coopération saine et efficiente avec les autres institutions du Royaume, notamment le parlement, le gouvernement et le pouvoir judiciaire. Mais aussi la société civile, reconnue dans notre Constitution comme acteur incontournable de notre système politique ; l’Université, dont le rôle dans le débat, l’innovation et l’échange d’idées, n’est pas à démontrer, sans oublier notre interaction avec les organisations internationales avec qui nous partageons les principes et les normes internationales des droits de l’Homme.


L’appropriation et la diffusion des valeurs universelles des droits de l’Homme représentent une responsabilité, individuelle et collective, émanant des libertés de chacun. Il revient donc à chacun d’y participer et de s’y impliquer. En cela consistera la meilleure défense des droits de l’Homme dans notre pays.

 

Amina Bouayach
Présidente du Conseil National des Droits de l'Homme

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Parcours de la Présidente

Amina Bouayach, Présidente du CNDH
Nommée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) le 6 décembre 2018, Mme Amina Bouayach était Ambassadeur de Sa Majesté en Suède et en Lettonie depuis février 2016.
Élue Vice-présidente de l’Alliance Globale des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (GANHRI) en Mars 2022, Mme Bouayach a occupé auparavant les fonctions de Vice-présidente, puis Secrétaire générale de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). Elle et a été la première femme à présider une organisation des droits de l’Homme au Maroc, l’Organisation Marocaine des droits de l’Homme (OMDH), suite à son élection pour deux mandats successifs. Mme Bouayach était membre du cabinet de l’ancien premier ministre, Abderrahmane El Youssoufi, en charge de la communication, et a exercé en tant que journaliste et consultante en communication institutionnelle.