La présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a appelé à la création d’un groupe de travail sur le genre et les droits des femmes au sein de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (GANHRI). Cette proposition a été faite par Amina Bouayach dans son intervention faite lors de la matinée du 5 mars 2019 dans le cadre de la rencontre sur l’échange des connaissances organisée par la GANHRI. « Il est temps pour notre alliance d’agir avec les acteurs pour les droits des femmes, par ce biais, nous agirons à la mise en œuvre des principes des droits de l’Homme », a-t-elle dit.
Cette rencontre qui s’est tenue au Palais des Nations à Genève dans le cadre de la 32ème session de la GANHRI a constitué une occasion pour la présidente du CNDH de souligner les efforts réalisés au Maroc en matière de promotion des droits des femmes et de mettre en exergue les défis auxquels il continu d’être confronté. A commencer par la première réforme du code du statut personnel en 1993, en passant par l’adoption du nouveau code de la famille en 2004 et en arrivant à l’adoption en 2018 de la loi relative à la lutte contre la violence envers les femmes qui « est entrée en vigueur, pour sanctionner le harcèlement et les violences contre les femmes dans les lieux publics et privés et définir la prise en charge des femmes victimes de la violence » a-t-elle dit.
Un processus positif certes, poursuit la présidente du CNDH, toutefois, des politiques publiques en la matière restent limitées et certains actes ne sont pas non plus incriminés comme le mariage des mineures.
En effet, elle rappelle que le gouvernement a adopté en décembre 2018 le plan d’action pour la démocratie et droits de l’Homme et que le CNDH a émis des réserves concernant un certain nombre de mesures y compris le mariage des mineurs et la question de l'héritage.
Mme Bouayach a souligné par ailleurs que le CNDH a mis en place depuis janvier 2019, une approche triple P pour la prévention, la protection et la promotion des droits de l’Homme qui permet au CNDH d’agir entre autres pour les droits des femmes concernant les violences à leur égard, par le renforcement des capacités des acteurs responsables de la prise en charge des femmes victimes de violence, le plaidoyer avant l’adoption des lois comme le cas de Soulaliyates mais également dans la protection de leurs droits et la promotion de la culture de l’égalité.
A cet égard, le CNDH organise le 8 mars 2019 des actions de sensibilisation et de mobilisation contre le mariage des mineurs, en vue de présenter avec la société civile un amendement de l’article 20 du code de la famille.