En sa qualité de présidente de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'Homme (GANHRI), Mme Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), a inauguré ce matin à Tbilissi en Géorgie, les travaux d’une réunion de haut niveau réunissant les présidents des Réseaux continentaux des institutions nationales et les partenaires nationaux et internationaux, par un appel stratégique visant à promouvoir l'effectivité et la protection des droits, dans un contexte d'« aggravation de la crise que traverse le Système international des droits de l'Homme ».
A cet égard, Mme Bouayach a attiré l’attention sur ce qu’elle a appelé « la crise profonde » que traverse le Système international des droits de l'Homme. Une crise qui se manifeste non seulement par la réduction du financement international soutenant l'action en faveur de l’effectivité des droits et des libertés, mais aussi par la régression de l'efficacité de l'action multilatérale et la faiblesse du consensus international autour des valeurs fondamentales. Dans ce contexte, Mme Bouayach a indiqué que ces défis internationaux menacent les fondements de la coopération internationale à un moment où le monde est confronté à de nombreuses crises.
Abondant dans le même sens, la présidente du CNDH a mis l'accent sur les principaux défis auxquels sont confrontés les droits de l'Homme de nos jours au niveau mondial : du rétrécissement de l'espace civique à la crise du multilatéralisme, en passant par la multiplication des crises armées et économiques et l'aggravation des effets du changement climatique, au moment où les conférences sur le climat (COP) peinent encore à répondre à l'ampleur de l'urgence.
Outre ces défis, Amina Bouayach a mis en exergue également les opportunités et les défis liés aux espaces numériques et aux systèmes d'intelligence artificielle, en lien avec les droits de l’Homme... en tant que questions émergentes qui affectent l'effectivité et l'essence même des droits et libertés.
Evoquant le rôle central des institutions nationales des droits de l’Homme (INDH), Mme Bouayach a affirmé que la force des INDH réside dans leur diversité, et dans la multiplicité de leurs contextes nationaux, dans leurs rôles et leurs alliances en faveur d'un objectif commun : promouvoir les droits de l’Homme et garantir leur protection effective. Précisant au passage que les institutions nationales sont des passerelles entre les États et les peuples. Des passerelles qui relient les continents et les acteurs qui se trouvent à la croisée des contextes nationaux et de l'ambition internationale de protéger l’universalité des droits et des libertés. Les institutions nationales, réaffirme Mme Bouayach, sont des institutions qui œuvrent en faveur de la transformation des normes internationales en actions nationales, en veillant à faire entendre la voix et les aspirations des populations locales dans les forums et les contextes internationaux.
Mme Bouayach a saisi cette occasion pour réitérer le message qu'elle adressé précédemment à New York au nom de la GANHRI, lors de sa rencontre avec le Secrétaire général des Nations unies, dans lequel elle a appelé à un partenariat renouvelé, plus fort et résolument tourné vers l'avenir entre les Nations unies et les institutions nationales des droits de l'Homme. « Notre rôle est fondamental dans la protection, le soutien et la relance du Système international des droits de l'Homme. », a-t-elle dit, soulignant que « l'efficacité de l'action en faveur des droits de l’Homme dépend de la force de notre voix collective ».
Il convient de noter que la réunion de l'Alliance mondiale à Tbilissi se tient à un moment crucial, où les institutions nationales du monde entier s'efforcent de relever les défis émergents tout en protégeant les acquis obtenus au fil des décennies dans le domaine des droits de l’Homme.
