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Lors de sa récente 58ème session, le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies (CDH) a adopté une importante résolution présentée par le Maroc sur « Les femmes, la diplomatie et les droits de l'Homme ». Une résolution qui représente sans nul doute un jalon important et une étape qualitative dans le processus de promotion de la représentation féminine dans le domaine diplomatique et les forums multilatéraux.

Le Conseil National des droits de l’Homme salue cette résolution et l'initiative du Royaume du Maroc dans ce cadre, soutenue par un groupe transrégional comprenant, outre le Maroc, le Chili, les Maldives, l'île Maurice, le Mexique, la Slovénie et l'Espagne.
La présidente de la CNDH, Mme Amina Bouayach, fraichement élue présidente de l'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'homme (GANHRI), a indiqué à ce propos que cette résolution « reflète un engagement collectif renouvelé en faveur de la participation des femmes à la prise de décision, et de leur participation pleine et entière, sur un pied d'égalité et en toute sécurité, à la diplomatie internationale »

Mme Amina Bouayach avait affirmé précédemment, lors de sa participation à la commémoration de la Journée internationale des femmes diplomates en juin 2024 à Genève, que « la participation des femmes à la diplomatie n'est pas seulement un droit légitime, mais une nécessité pour assurer une défense globale des droits de l'Homme ». Dans ce contexte, elle a souligné l'importance de reconnaître les contributions des femmes diplomates et éliminer les obstacles structurels qui empêchent les femmes d'exercer des rôles de leadership dans les organisations internationales.

Trente ans après la déclaration et le programme d’action de Beijing, cette nouvelle résolution représente non seulement une nouvelle étape dans la consécration de l'égalité entre les hommes et les femmes, mais aussi une reconnaissance officielle des efforts historiques et symboliques des femmes diplomates pionnières dans le monde entier, a déclaré Mme Bouayache. La résolution attire l’attention sur la sous-représentation des femmes dans la diplomatie et les forums multilatéraux, malgré les engagements internationaux, et le besoin urgent d'une véritable transformation structurelle, revendiquée par les organismes de défense des droits de l'homme, y compris le Conseil national des droits de l'homme, pour garantir une participation équitable et efficace des femmes à la prise de décision au niveau international.

Le Conseil se félicite aussi de l'institutionnalisation, par la résolution, de la Journée internationale des femmes dans la diplomatie, considérant qu'il s'agit d'une occasion annuelle nécessaire pour célébrer les contributions et l’abnégation des femmes dans la défense de la paix, de l'égalité, de la coopération internationale et des droits de l'homme. Une occasion qui permettra aussi de relancer le débat mondial sur les obstacles structurels auxquels les femmes peuvent être confrontées dans la sphère diplomatique.

« Grâce à leurs expériences profondes face à la discrimination et à la violence, les femmes ont contribué à la rédaction de textes fondamentaux du droit international des droits de l'Homme, y compris la Déclaration universelle des droits de l'Homme.... Ainsi, le leadership des femmes ne renforce pas uniquement les institutions des Nations unies, mais contribue également à la construction de sociétés plus inclusives et plus justes », extrait de l'intervention de la Présidente du CNDH à l'occasion de sa participation à la commémoration de la Journée internationale des femmes dans la diplomatie, Genève, juin 2024.  

Dans ce contexte, le Conseil réitère son appel à tous ses partenaires nationaux et internationaux à intensifier les efforts pour briser le « plafond de verre » qui entrave l'accès des femmes aux postes de décision. La faible participation des femmes ne reflète pas uniquement un déséquilibre de représentation, mais prive également toute action internationale d'importantes possibilités d'intégrer la vision des femmes dans la politique et la prise de décision au niveau mondial.

En tant qu'institution nationale des droits de l'Homme jouant un rôle de premier plan aux niveaux régional, continental et international, nous réitérons notre engagement à continuer à plaider et à soutenir toutes les initiatives qui feraient de la participation des femmes à la diplomatie et aux forums multilatéraux un levier pour promouvoir les droits de l'Homme et consacrer la paix et le développement durable dans le monde entier.

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