Les travaux du forum de la société civile sur la migration et l’asile qui s’est ouvert le 20 avril 2019 à Charm El-Cheikh sur le thème « Réfugiés, rapatriés, demandeurs d'asile et personnes déplacées : des solutions durables pour les déplacements forcés en Afrique », ont pris fin ce 22 avril 2019 à la veille de la tenue de la 64ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP).
Trois jours de débats, d’ateliers et de rencontres animés par des experts de la CADHP et des Nations unies, dont le Rapporteur spécial sur la protection des défenseurs des droits de l'Homme et le Rapporteur spécial sur la liberté d'association et de réunion, et des acteurs de la société civile des différentes régions africaines et d’institutions nationales des droits de l’Homme (INDH), notamment le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) qui a contribué à l’organisation et à la réussite de ce forum en partenariat avec la CADHP, le Centre africain pour la démocratie et les études des droits de l’Homme et l’Organisation arabe des droits de l’Homme.
Huit ateliers et seize groupes de travail, ainsi que des séances plénières ont été consacrés aux questions et aux défis de la promotion et de la protection des droits de l’Homme en Afrique, notamment la liberté d’expression, la liberté d’association, la protection des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées, le renforcement de la protection des défenseurs des droits de l’Homme, les droits de la femme et de l’enfant... Des thématiques abordées dans le cadre du thème retenu pour cette nouvelle session.
La session de clôture du forum a été marquée par l’adoption de recommandations visant la promotion des droits de l'Homme, la protection des défenseurs des droits de l'Homme et le respect de la Charte africaine adressée au Soudan, au Soudan du Sud, au Burundi, au Togo, à la Tanzanie, au Cameroun et au Burkina Faso.
Parmi les questions des droits de l’Homme ayant bénéficié par excellence de l’unanimité lors de ce forum, est la question de l’abolition de la peine de mort. En effet, le forum a appelé la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples à exhorter les Etats parties à l’Union africaine à faire valoir le droit à la vie, par le biais de l’adoption d’un moratoire sur les exécutions pour les pays qui appliquent la peine de mort, dans la perspective de son abolition, et de son abolition pour les pays qui appliquent déjà le moratoire sur les exécutions.
Renforcement de la coopération entre les INDH et les organisations de la société civile en vue de la protection et la promotion des droits de l’Homme dans le continent africain.
Le forum de Sharm El Sheikh a été marqué par la participation des institutions nationales des droits de l'Homme du Maroc, d'Égypte, de Gambie et du Niger. Une première qui est de nature à renforcer le partenariat et la coopération entre les organisations de la société civile et les INDH en vue de promouvoir les droits de l'Homme sur le continent africain, notamment dans le cadre de l’interaction avec la CADHP, ainsi qu’avec les autres mécanismes africains et onusiens des droits de l’Homme.
Dans ce cadre, Anna Foster, directrice exécutive du Centre africain pour la démocratie et les études des droits de l'Homme a salué la participation du Conseil national des droits de l'Homme et sa contribution au succès de cette session du forum ... "Une participation et un partenariat dont nous sommes fières », a-t-elle souligné en précisant que « ce succès n’aurait été atteint sans la précieuse contribution du CNDH ».
Enfin et après avoir loué le rôle joué par le CNDH dans ce processus, le forum a salué l’expérience marocaine dans le domaine de la migration, la considérant comme l'une des meilleures pratiques dans ce domaine et un exemple à suivre, en particulier après le règlement extraordinaire de la situation des migrants en situation irrégulière et le lancement de la stratégie nationale en matière de migration le rôle du Conseil national des droits de l'homme dans ce processus.