La Présidente de l'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'Homme (GANHRI), Amina Bouayach a mis en garde contre les risques réels qui menacent les droits et libertés inhérents à l'utilisation des technologies d'intelligence artificielle (IA) en l’absence d’une bonne gouvernance et sans que les droits de l'Homme ne soient mis au cœur des systèmes, que ce soit lors de leur conception ou tout au long de leur cycle de vie.

Dans son allocution d'ouverture d'une conférence internationale qui se tient aujourd'hui à Doha, Mme Bouayach a affirmé que certains de ces systèmes, en dépit de leur énorme potentiel, peuvent reproduire des préjugés et perpétuer de nouvelles formes de discrimination, en particulier à l'encontre des femmes et des groupes vulnérables.

Pour étoffer ses propos, Mme Bouayach s’est référé à un récent rapport onusien dont l’une des conclusions indique que les femmes sont plus susceptibles de perdre leur emploi en raison de l'automatisation et de l'intelligence artificielle. Elle a également attiré l’attention contre les dangers des « deepfakes » et des «deepfakes » pornographiques qui ciblent exclusivement les femmes et les jeunes filles.

Les risques ne s’arrêtent pas là. En effet, les algorithmes et les systèmes d'intelligence artificielle ont malencontreusement rendu la désinformation plus efficace, plus facile et plus rapide, menaçant le droit à l'information, le droit absolu à la liberté l'opinion et d'expression, ainsi que l'intégrité des opérations électorales et les processus démocratiques.

Ces menaces, affirme la présidente du Conseil national des droits de l'Homme et de la GANHRI, ne sont pas que théoriques ou potentielles, mais bien réelles et vécues dans de nombreux contextes ... affectant profondément les groupes et les sociétés les plus vulnérables.

« En plus de placer les droits et les libertés au cœur de la conception et du cycle de vie des systèmes, nous devons renforcer notre plaidoyer internationale », conclut la présidente de la GANHRI.