Le traitement médiatique de la question migratoire a été au centre du débat organisé le 9 février 2019 au stand du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) à la 25ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL).
Le choix de cette thématique n’est pas fortuit. Les stéréotypes contre les étrangers véhiculés par les médias et le peu de maitrise par les journalistes de la thématique et des concepts relatifs à la migration ont imposé ce choix en vue de lever certaines ambigüités et de corriger certaines notions.
Un exercice auquel s’est adonné Latifa Akharbach, Présidente de la Haute Autorité de la Communication audiovisuelle (HACA), Abdelamajid Fadil directeur de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC) et Mohamed Ezzouak le directeur du site "Yabiladi.com", dans le cadre d’un débat modéré par la journaliste Hanane Harrath.
Le ton a été d’emblée donné par Latifa Akharbach qui a déploré le traitement réservé par les médias à la question de la migration. Un traitement ‘imprécis et non documenté » qui érige la question de la migration « en une crise ou un mal qui porte atteinte au développement des pays, alors qu''il s'agit d'un phénomène global et tout a fait humain qui existait depuis la nuit des temps » a-t-elle dit.
Alors que la réalité migratoire est toute autre et que les chiffres démontrent que le nombre de migrants africains dans le monde ne dépasse pas 14% de l’ensemble des migrants, soit 36 millions de personnes. Pour Mme Akharbach, le traitement médiatique réservé à la question migratoire « fait de l’Africain la figure médiatique du migrant illégal », au moment même où 80% des migrants africains sont en situation régulière.
Tout en mettant l’accent sur les efforts déployés par la HACA en vue d’améliorer le traitement médiatique relatif à ce sujet, Latifa Akharbach a insisté sur « la nécessité de promouvoir une culture de traitement médiatique précis, équitable et éthique de la question migratoire et de former les journalistes ».
Abondant dans le même sens, Mohamed Ezzouak a attiré l’attention sur le peu de maîtrise par les journalistes des concepts et de la thématique migratoire précisant que certains d’entre eux confondent entre un « émigré », un « immigré » et un « migrant », et entre « réfugié » et « demandeur d'asile ».
Une problématique qui devrait être résolue par la formation et la sensibilisation des journalistes en vue de lutter contre les préjugés, les stéréotypes et l’image négative véhiculée par les médias. D’où l’objectif de la création du Master « Médias et Migrations » crée par l'Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), qui vise à « renforcer les capacités des journalistes et à enrichir leurs connaissances sur la thématique de la migration afin de bien traiter cette question », comme l’a souligné Abdelamajid Fadil, directeur de l’ISIC.
Il convient de rappeler que le CNDH dédie toutes les activités de son stand dans le cadre de la 25ème édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à la question de la migration.Dix jours durant, la parole sera donnée à des écrivains, chercheurs, membres de la société civile et acteurs politiques et institutionnels, ainsi qu’au public en vue de débattre de la question de la migration et de la situation des étrangers au Maroc et de passer en revue les acquis et les défis qui se posent dans ce domaine.
Les activités qui se déroulent sur le stand du CNDH peuvent être suivies en live streaming à travers la page facebook du CNDH : https://m.facebook.com/CNDHMaroc.ar/
Pour plus d'infos sur ce débat, cliquez sur les liens les suivants:
https://www.facebook.com/CNDHMaroc.ar/videos/2210988005789684?sfns=mo