La richesse de l'expérience marocaine dans le domaine de la migration a attiré l'attention de divers acteurs participant aux travaux du sommet qui s’est tenu les 3 et 4 septembre 2019 dans la capitale mexicaine.
À cette occasion, Mounir Bensalah, Secrétaire général du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) qui a participé à ce sommet, a passé en revue, dans le cadre de son intervention sur la « la protection internationale des migrants », les efforts déployés par le Maroc en vue de renforcer l'esprit de solidarité régionale et multilatérale visant à promouvoir et protéger les droits des migrants.
« Il est toutefois regrettable de constater que les crises migratoires continuent de créer des remparts entre les États, bloquant par conséquent les solutions conçues pour résoudre les crises des réfugiés. Alors que les défis auxquels nous devons tous faire face transcendent de plus en plus les frontières et appellent à l'adoption d'approches concertées et pluridimensionnelles», a-t-il déclaré.
En ce qui concerne le contexte national, M. Bensalah a noté que depuis 2013, en tant que pays d’émigration, de transit et d'accueil, le Maroc a mis en œuvre une nouvelle politique migratoire fondée sur une approche globale et humaniste et respectueuse des droits de l'Homme.
M. Bensalah a expliqué que cette nouvelle politique de migration, adoptée conformément aux directives royales et suite à la publication des recommandations du CNDH contenues dans son rapport sur "Les étrangers et droits de l’Homme au Maroc : pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle ", a permis de placer la question des migrations en priorité dans l'agenda politique au Maroc. Cette nouvelle approche de migration, a-t-il ajouté, a conduit au lancement de deux opérations de régularisation exceptionnelle des migrants illégaux permettant la régularisation d’environ 50 000 migrants selon des critères précis, avec une règle spéciale pour les femmes et les enfants.
S'exprimant sur le processus de réforme de l'arsenal juridique lié à la migration, le Secrétaire général du Conseil a rappelé l'adoption de la loi contre la traite humaine par le Maroc et la création d'une "Commission nationale" à cet égard. Le CNDH a également publié un rapport sur cette loi et ses critiques relatives à la loi sur l'asile. Il a rappelé dans ce cadre que le Conseil fait partie des membres du Mécanisme national de référencement des victimes de la traite humaine, traitant des aspects liés à l’identification et à la protection desdites victimes.
Le Secrétaire général du Conseil a indiqué par ailleurs que le Maroc a appelé à une vision commune du continent africain en matière de migration, en invoquant le fait que la migration était essentiellement une question Sud-Sud. Il a également rappelé que SM le Roi Mohammed VI a été désigné comme leader de l'Union africaine sur cette problématique et a transmis à l’Union africaine une proposition de feuille de route qui a été adoptée par la suite.
S'agissant de la coopération internationale, le Secrétaire général a souligné que le CNDH, à travers sa nouvelle vision stratégique « Prévention, Protection et Promotion des droits de l'Homme », n'a pas hésité à soutenir les processus et les initiatives régionales, continentales et mondiales, en sa qualité de représentant africain au sein du groupe de réflexion autour de la question migratoire établi par l'Alliance globale des institutions nationales des droits de l'Homme (GANHRI).
Dans ce contexte, le CNDH a continuellement contribué aux discussions sur la base de son expérience en matière de migration et travaille également pour renforcer l'esprit et la tradition de solidarité régionale et de multilatéralisme en faveur de la promotion et de la protection des droits des migrants indépendamment de leur statut migratoire? notamment au sein du Réseau des Institutions Nationales Africaines des Droits de l’Homme (RINADH) qui aspire à créer une compréhension africaine nouvelle, partagée et normalisée en matière de détention des migrants.
Il convient de rappeler que le troisième sommet ibéro-américain sur « la migration et la traite de personne » a été organisé par la Fédération ibéro-américaine de l’Ombudsman, le Réseau sur les migrants et la traite des êtres humains et la Commission nationale des droits de l’Homme du Mexique. Ce sommet a abordé un certain nombre de thèmes, notamment « le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », « la traite des personnes », « les causes et les origines de la migration », « les détentions des personnes migrantes », « la migration extracontinentale » et « les flux migrateurs extraordinaires», etc.
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