Mme Amina Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et de l’Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l’Homme (GANHRI) a été décorée de l’ordre du mérite professionnel par le Comité scientifique du 8ème Congrès international sur les droits de l’Homme, en reconnaissance et en hommage à son engagement, à son parcours et à ses efforts intarissables en faveur de la promotion et la protection des droits de l’Homme aux niveau national et international.
La cérémonie de remise de cette distinction s’est tenue à Madrid dans le cadre du congrès organisé par l’Université Rey Juan Carlos, avec l’appui d’académiciens de d’universités européennes, notamment l’Université de Rzeszów (Pologne) et l’Université de Las Palmas de Gran Canaria (Espagne), outre le Tribunal électoral supérieur du pouvoir judiciaire fédéral du Mexique.
Il convient de noter que l'Ordre du Mérite professionnel est une distinction décernée par des universitaires, des experts et des juges en reconnaissance de parcours exceptionnels dans la défense des droits de l’Homme. Cette distinction a déjà été décernée à M. Roberto de Caldas, ancien président de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme, et à Mme Raquel Caballero, défenseure des droits de l’Homme au Salvador.
Dans le cadre de sa participation à distance à la cérémonie de clôture de ce congrès, Mme Bouayach a exprimé sa profonde gratitude pour l’hommage qui lui a été rendu par la commission scientifique de la conférence, considérant que cette distinction est un hommage à tous les défenseurs des droits de l’Homme à travers le monde, engagés dans un combat commun et quotidien pour la dignité humaine, la justice et l'égalité.
Lors de cette rencontre qui a réuni acteurs académiques, institutionnels et experts dans le domaine de la démocratie et des droits de l’Homme, Mme Bouayach, en sa qualité de présidente de la GANHRI, a souligné que les élections reflètent la volonté des peuples, mais qu'elles ne suffisent pas à elles seules à garantir la protection des droits et des libertés, précisant que « la démocratie ne se limite pas au moment du scrutin, mais constitue un processus continu où se construisent les politiques publiques sur la base des droits de l'Homme ».
Bien qu'elles soient un symbole de liberté, poursuit Mme Bouayach, les élections ne garantissent pas automatiquement le respect des droits humains, précisant que « la véritable démocratie repose sur des institutions solides, une culture des droits de l’Homme bien ancrée et une participation citoyenne continue ».
Dans son analyse des mutations que connaissent les sociétés contemporaines, Mme Bouayach a indiqué que les modes d'expression et de revendication des droits ne se limitent plus aux cadres traditionnels des partis politiques, des syndicats et des associations de jeunesse, les citoyen-ne-s recourent désormais à de nouvelles formes d'organisation et de participation, notamment à travers les plateformes numériques et l'auto-mobilisation.
A cet égard, la Présidente de l'Alliance mondiale a précisé que cette mutation reflète, d'une part, une perte de confiance dans les canaux traditionnels et, d'autre part, la recherche d'espaces alternatifs pour exprimer les revendications sociales et protéger les droits fondamentaux.
Evoquant les défis actuels, Mme Bouayach a mis en exergue l'impact de l'intelligence artificielle et des nouvelles technologies sur les systèmes électoraux et les pratiques de la participation politique, soulignant que l'innovation dans ce domaine ne doit pas se limiter aux moyens techniques, mais doit permettre de transformer le système électoral en un véritable espace de citoyenneté et de participation, et pas uniquement un simple mécanisme de représentation.
Et Mme Bouayach de conclure en insistant sur le rôle central des institutions nationales des droits de l'Homme dans l'accompagnement de ces mutations et la protection des droits dans des contextes de changement rapide, appelant à un dialogue approfondi entre les chercheurs, les acteurs des droits de l’Homme et les institutions afin de faire face aux nouveaux défis que pose la révolution numérique et les changements sociaux profonds.
