Après Marrakech et Cap Town, Amina Bouayach, la Présidente du Réseau africain des Mécanismes nationaux de prévention de la torture, s’entretient avec ses homologues africains à Praia, la capitale du Cap-Vert, à l'occasion de la troisième conférence du Réseau.
Entre les deux rives de l'Atlantique, des défenseurs des droits de l'Homme et des présidents d'institutions et d'organismes de défense des droits de l'Homme des cinq régions du continent se réunissent cette semaine à Praia, la capitale de l'archipel du Cap-Vert, avec un message clair : "Pas de place pour la torture dans l'avenir et le présent de l'Afrique ».
"Zéro torture n'est pas un slogan, mais un objectif concret que nous aspirons à atteindre, en s’appuyant sur les mécanismes de prévention, la transparence et l'utilisation responsable de la technologie", souligne à cette occasion la présidente du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), qui assure également la présidence du Réseau africain des mécanismes nationaux de prévention de la torture, dont le Secrétariat permanent est basé au Maroc.

Deux jours durant, et lors de cette troisième réunion annuelle du Réseau africain des mécanismes nationaux de prévention de la torture, après Marrakech (2023) et Cap Town (2024), Mme Bouayach et ses homologues africains se réuniront pour poursuivre la mise en œuvre de l’objectif « zéro torture » en Afrique. La conférence de cette année (25-26 juin 2025) se tiendra sous un thème d’actualité : « Technologie et prévention de la torture », avec la participation des présidents et représentants des MNP en Afrique, d'experts africains, internationaux, et d'organisations régionales et internationales.
Notre conférence de cette année " constitue une nouvelle étape dans notre quête à contribuer à la construction commune d'un avenir plus humain en Afrique", a affirmé Mme Bouayach, qui a ouvert la session de Haut niveau aux côté de la ministre de la Justice du Cap-Vert, le président de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples, des représentants des Nations unies, du Sous-comité pour la prévention de la torture, la présidente de l'Institution nationale des droits de l'Homme à Praia et le président du Réseau africain des institutions nationales des droits de l'Homme (RINADH).
De la technologie et son impact sur la prévention de la torture au partage des expériences nationales utilisant la technologie lors des visites préventives et l’élaboration des rapports, et du renforcement des capacités opérationnelles des Mécanismes nationaux par le biais de solutions numériques aux considérations éthiques et juridiques liées à la protection des données et de la vie privée des individus... autant de sujets clés qui seront abordés au cours de la conférence, qui sera marquée aussi par des rencontres et des réunions institutionnelles de l'Assemblée générale du Réseau africain et de son Comité de pilotage.
Après la conférence fondatrice de Marrakech, et celle de Cap Town, qui a consolidé les jalons de l’édification, la conférence de Praia poursuit la construction institutionnelle dans un objectif ultime, celui de la réalisation d'une vision africaine intégrée et efficace de la prévention de la torture, lancée dans la ville ocre à l'initiative des institutions marocaine et sud-africaine. Une autre étape donc dans la consolidation de la coopération Sud-Sud et le renforcement de la coordination des Mécanismes nationaux africains, unis pour atteindre l’objectif « zéro torture » en Afrique.
Outre les travaux de la conférence, le Réseau africain des Mécanismes nationaux de prévention de la torture adoptera son règlement intérieur et son identité visuelle, ainsi que la désignation d’un représentant de la région de l'Afrique de l'Est au sein du Réseau et l’annonce du pays qui abritera la quatrième conférence du Réseau.
Il convient de noter que le CNDH, dont la présidente préside aux destinée du Réseau africain, a été désigné, sur résolution de l'Assemblée générale, comme l’institution hôte du Secrétariat permanent du Réseau africain des Mécanismes nationaux de prévention de la torture. Ce réseau a été fondé conformément à la Déclaration de Marrakech, adoptée en Afrique du Sud en tant que document de référence pour une approche collective africaine et une vision continentale intégrée pour la prévention de la torture.
"L'Afrique n'a pas besoin d'imiter qui que ce soit, mais de créer ses propres solutions », conclut Mme Bouayach... « Notre initiative est africaine... de l'Afrique pour l'Afrique... par des mains africaines au profit de tous les Africains », a-t-elle dit.
