En commémoration de la Journée internationale des femmes (le 8 mars), le Conseil national des droits de l'Homme lance une campagne de sensibilisation contre le mariage des mineures, sous le slogan : "Mariage des mineures: Abolir l'exception ... rétablir la norme". Cette campagne s’inscrit aussi dans le cadre des recommandations du Plan d'action national en matière de démocratie et des droits de l'Homme (PANDDH), visant à poursuivre le débat sur la révision de l'article 20 du Code de la famille concernant l'autorisation du mariage des mineurs.
Cette campagne nationale se concrétise, dans une première phase, par l’organisation, au niveau régional, d’une série d'activités de sensibilisation autour du mariage des mineures. En effet, les Commissions régionales des droits de l’Homme (CRDH) se mobilisent du 6 au 16 mars 2019 pour sensibiliser, enrichir le débat public et plaider contre ce fléau, en associant les acteurs concernés au niveau local et régional, notamment des juges, des avocats, des journalistes, des professeurs d'université et des acteurs de la société civile. Parmi les moments forts de cette mobilisation, plusieurs témoignages des victimes du mariage de mineures vont être présentés.
Dans les activités programmées, les CRDH abordent les différents aspects liés au mariage des mineures, dont notamment : "Le mariage des mineures, entre les conventions internationales et la loi marocaine" ; "Le rôle des médias dans la sensibilisation aux droits des femmes et le mariage des mineures, "Les aspects juridiques et sociaux relatifs à ce phénomène », « le mariage des mineures entre le texte et l'application", etc.
En outre, plusieurs réunions de sensibilisation sont programmées avec des mineures, des parents, des fonctionnaires, des femmes en prison, etc., en plus de la projection de films documentaires et l’animation de plusieurs émissions radiophoniques sur le sujet.
Il convient de noter que, conformément aux conventions internationales ratifiées par le Maroc, notamment celles relatives aux droits de l'enfant, le législateur a fixé l'âge légal du mariage à 18 ans. Toutefois, le Code de la famille prévoit des « dérogations », dans des cas exceptionnels. En effet, l'article 20 du Code prévoit que « le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l'âge de la capacité matrimoniale (…), par décision motivée précisant l'intérêt et les motifs justifiant ce mariage. Il aura entendu, au préalable, les parents du mineur ou son représentant légal. De même, il aura fait procéder à une expertise médicale ou à une enquête sociale.» En revanche, les statistiques et la pratique montrent que cette exception est devenue la norme, vue le nombre croissant des mariages des mineurs et les violations des droits économiques et sociaux et du droit à la santé, liées à ce phénomène.
Mot de la présidente, Mme Amina Bouayach, à cette occasion
Tableau détaillé des activités des CRDH (disponible en langue arabe):