Conformément à ses prérogatives en matière de prévention et de protection des droits de l’Homme, compte tenu des considérations à la fois éthiques et légales liées à la nature de son action, et suite à sa décision d’accueillir, d’écouter et d’interagir avec les mères et les familles des détenus annoncée lors du briefing sur le Mécanisme national de prévention de la torture, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en coordination avec la Délégation générale à l’administration pénitentiaire (DGAPR), a rendu visite aux différents détenus jugés dans le cadre des événements d’Al Hoceima, suite à leur transfert, le 11/04/2019, des prisons de Aïn Sebaâ 1 et de Oukacha vers les établissements pénitentiaires de Fès, Tanger, Al Hoceima, Nador et de Tétouan.
Lors de ces visites, le CNDH s’est enquis des conditions d’accueil, de détention et de santé des détenus, dans le cadre d’entretiens individuels et collectifs avec ces derniers, ainsi que lors de réunions avec les directeurs respectifs des prisons susmentionnés et les responsables de santé. Le CNDH s’est par ailleurs assuré du déroulement des visites des familles des détenus à leurs proches.
Le CNDH, à travers des délégations des Commissions régionales de Fès et de Tanger, dont certaines étaient composées de médecins, ont assuré le suivi régulier et continu (une quinzaine de visites et communications téléphoniques quotidiennes) de l’état de santé des détenus qui observaient une grève de la faim. Lors de ces rencontres, le CNDH a plaidé à la fois pour la suprématie du droit à la vie et pour le respect des normes internationales de détention.
Et suite à l’engagement de la DGAPR de déployer des efforts supplémentaires en vue d’améliorer les conditions de détention, et de veiller au bon déroulement des visites familiales aux détenus, il a été convenu, dans la nuit du 25 avril 2019, de suspendre la grève de la faim observée par les détenus.